Septième portrait de notre série sur les métiers hospitaliers
méconnus, celui de Solenne Aubert, 29 ans, socio-esthéticienne au Pôle régional de cancérologie (PRC).
Ces métiers méconnus : Solenne, socio-esthéticienne
Septième portrait de notre série sur les métiers hospitaliers
méconnus, celui de Solenne Aubert, 29 ans, socio-esthéticienne au Pôle régional de cancérologie (PRC).
SANTE
Elle a baladé son sourire d'instituts en spas, de la Réunion à Saint-Barth, mais c’est à Poitiers que, depuis quatre mois, elle s’ouvre à de nouveaux horizons. En troquant sa vocation d’esthéticienne contre le sacerdoce de la « socio-esthétique », Solenne Aubert assure avoir fait
le choix de la raison. Celle qui l’a toujours poussée à s’inquiéter pour l’autre, à aimer l’autre.
« Ici, je me sens vraiment utile », résume-t-elle sobrement.
Dans son joli cabinet du PRC, comme dans les services de cancérologie ou de soins palliatifs, où le contact pluridisciplinaire enrichit sa quête, la jeune diplômée du CHRU de Tours érige écoute et douceur en règles de vie.
« Le public auquel je m’adresse est fragilisé, en souffrance physique ou morale, explique Solenne.L'approche de la maladie, de ses effets secondaires, de la peur de la mort, de la mésestime de soi… nécessite que je m’adapte sans cesse. Jusque-là, je n’ai pas eu deux cas semblables à traiter et je considère cette diversité comme une vraie richesse. »
Pour mieux cerner les besoins de ses patientes (80% sont des femmes), Solenne anticipe chaque modelage relaxant, chaque soin de peau, chaque conseil en maquillage, hygiène ou coiffure, de longues séances d’échanges, indispensables à la personnalisation des soins à prodiguer.« Pendant ma formation, jai dû me familiariser avec les pathologies cancéreuses. J’ai beaucoup lu, beaucoup demandé et beaucoup appris. Aujourd’hui, je mets ces connaissances en pratique dans l’étude des protocoles de chaque patiente. Pour un accompagnement thérapeutique de qualité, j’ai besoin de comprendre son cheminement intellectuel. »
Autant dire que Solenne doit faire preuve d'une totale ouverture d'esprit pour « éponger » les maux et ne pas laisser l'affect envahir son quotidien.
« On ne sort pas toujours indemne des entretiens, reconnaît-elle, mais savoir prendre sur soi fait partie intégrante de ce métier. »
Et la jeune femme de rappeler l'histoire de ce monsieur elle l'accompagne « jusqu'au bout ». Je l'ai pris comme un cadeau. »
Inestimable !
Nicolas Boursier
Légende photo : Solenne soigne les coeurs et les corps