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DANS LES MÉDIAS
| | Magazine Essentiel Santé 25/02/2016Socio-esthéticienne : bien loin des salons Au-delà du soin esthétique, la socio-esthéticienne apporte du bien-être aux personnes atteintes au plus profond de leur chair et de leur psychisme, quand l’image qu’elles ont d’elles-mêmes est perturbée par la maladie, le chômage ou l’addiction.
Socio-esthéticienne : bien loin des salonsAu-delà du soin esthétique, la socio-esthéticienne apporte du bien-être aux personnes atteintes au plus profond de leur chair et de leur psychisme, quand l’image qu’elles ont d’elles-mêmes est perturbée par la maladie, le chômage ou l’addiction.
La socio-esthéticienne intervient auprès des personnes fragilisées, hommes ou femmes, dans les prisons, au sein d’associations pour personnes en situation de précarité ou encore dans les établissements hospitaliers. Depuis quelques années, les médecins ont pris conscience de l’importance d’être attentif au bien-être et à l’esthétique des patients. Ils considèrent la socio-esthétique comme un soin de support et sont de plus en plus nombreux à intégrer une socio-esthéticienne dans leur équipe, afin qu’elle intervienne de façon régulière auprès des malades. Ils savent que ce type de séance peut aider ces derniers à affronter la maladie. Soins du visage, modelage, maquillage, épilation, manucure… : les gestes sont les mêmes que ceux pratiqués en institut de beauté, mais ici tout est pris en charge par l’établissement où ils sont dispensés.
Une séance qui réconforte
Marie-Christine Joulot, socio-esthéticienne depuis plus de quinze ans en oncologie et soins palliatifs au CHU de Toulouse, n’impose rien. « Lorsque j’entre dans la chambre d’un patient, je commence par lui demander ce dont il a besoin, ce qui lui ferait plaisir, je me mets à sa disposition pour lui offrir une parenthèse agréable dans cet univers médicalisé », explique-t-elle. En s’adaptant aux besoins et aux maux de chacun, elle offre une réponse personnalisée : couper les ongles lorsqu’on n’est plus en mesure de le faire soi-même, masser les mains ou le visage, maquiller, mais aussi conseiller. Aux jeunes femmes, par exemple, qui vont subir une chimiothérapie, elle explique les transformations que leur corps va connaître et donne des astuces pour y remédier afin qu’« elles acceptent mieux les effets secondaires du traitement, qu’elles ne se replient pas sur elles-mêmes et qu’elles gardent une activité sociale ». Comment redonner de l’intensité à un regard quand les cils et les sourcils sont tombés ? Quel produit utiliser pour hydrater sa peau ? Marie-Christine Joulot devance les questions que les patientes auront à se poser. Les hommes, qui y sont certainement moins habitués, profitent aussi de ses conseils, car leur peau, leurs cheveux et leurs ongles ne sont pas non plus épargnés par les traitements de chimio ou de radiothérapie.
Beaucoup de précautions
A l’hôpital, la socio-esthéticienne fait partie intégrante de l’équipe médicale. Elle assiste aux réunions et aux transmissions, prend connaissance des pathologies et des traitements avant d’intervenir. Pour procurer un moment de plaisir au patient et le réconcilier avec un corps bien souvent malmené et meurtri, cette professionnelle (le métier est essentiellement féminin) a bénéficié d’une solide formation en cancérologie, en psychologie et en dermatologie. « On ne peut pas faire n’importe quel soin, les produits sont à utiliser en fonction de la pathologie et du traitement du patient, souligne Marie-Christine Joulot. Je demande toujours au préalable au médecin ce que je peux ou ne peux pas faire. C’est très important, d’où la nécessité absolue d’une formation solide. On ne s’improvise pas socio-esthéticienne même si l’on est très expérimentée en tant qu’esthéticienne. » Elle est aussi formée aux règles d’hygiène, très strictes à l’hôpital en raison des risques d’infections nosocomiales.
Un lâcher-prise qui soulage
La séance avec la socio-esthéticienne est parfois l’occasion pour les patients de se confier, de parler de ce corps qui est douloureux et qui les abandonne. Marie-Christine se souvient d’une patiente en révolte contre son corps, qui se sentait trahie par celui-ci, dont elle avait pourtant toujours pris soin. « L’essentiel est que les patients évacuent, qu’ils se laissent aller. Lorsque je forme des stagiaires, je leur explique que nous sommes un réceptacle. On est dans l’écoute active même si on n’a pas la solution, précise-t-elle. Quand je travaillais en institut, je voyais certaines clientes très régulièrement. Dans l’intimité de la cabine, elles se confiaient et des liens d’amitié se tissaient. A la fin de la séance, certaines me disaient : « Ça devrait être remboursé par la Sécu. » L’idée a fait son chemin, et Marie-Christine Joulot a voulu se débarrasser de l’étiquette de frivolité qu’on collait trop souvent à son métier. Aujourd’hui, grâce à elle, les patients vivent mieux et se font plaisir, même lorsqu’ils se trouvent dans un service de soins palliatifs.
Pour en savoir plus
- Il n’y a pas de diplôme d’Etat de socio-esthéticienne. Le Cours d’esthétique à option humanitaire et sociale (Codes), une association implantée depuis 1978 dans le CHU de Tours, délivre un titre d’Etat. Le site de la formation : www.socio-esthetique.fr
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| | CODESPrix Première Chance L’Oréal 2016 En collaboration avec l’association CODES, la Fondation L’Oréal est heureuse d’annoncer la 8e édition du Prix Première Chance. Prix Première Chance L’Oréal 2016En collaboration avec l’association CODES, la Fondation L’Oréal est heureuse d’annoncer la 8e édition du Prix Première Chance. Convaincue des bienfaits physiques et psychiques de la socio-esthétique, La Fondation L’Oréal promeut l’intégration des soins de beauté et de bien-être en milieu médical et social. C’est ainsi qu’elle s’engage auprès du CODES depuis plusieurs années dans la promotion de la pratique de la socio-esthétique. La Fondation L’Oréal récompensera 10 porteurs de projets souhaitant proposer un projet de socio-esthétique au sein de leur structure ; chacune recevra une aide financière de 20 000 euros de la Fondation L’Oréal et un accompagnement des porteurs de projet par le CODES.
Depuis son lancement en 2009, le Prix « Première Chance » a permis de mettre en œuvre un accompagnement socio-esthétique dans plus de 40 centres médicaux et sociaux, et ce au bénéfice de plus de 4 000 personnes.
Depuis 1979, le CODES forme à la socio-esthétique, pratique professionnelle de soins esthétiques auprès de populations souffrantes et fragilisées (maladie, accident, vieillesse, précarité, détention…). Les soins sont proposés en groupe ou de façon individuelle par des professionnels certifiés par l’Etat et intégrés au sein d’équipes médicales ou sociales.
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| | SAINT QUENTIN 24/01/2016La socio-esthétique aux petits soins pour les malades Marie-Emmanuelle Vaz propose d’oublier la maladie le temps d’un soin. Un acte complémentaire à la guérison qui permet au patient de reprendre confiance. La socio-esthétique aux petits soins pour les maladesMarie-Emmanuelle Vaz propose d’oublier la maladie le temps d’un soin. Un acte complémentaire à la guérison qui permet au patient de reprendre confiance. Avoir un cancer est déjà une épreuve douloureuse, tant physiquement que psychologiquement. Les transformations corporelles consécutives aux traitements lourds sont souvent mal vécues par les malades. Afin de les aider à mieux supporter ces changements, Marie-Emmanuelle Vaz s’est lancée dans la socio-esthétique.
Aide-soignante pendant vingt-cinq ans, elle s’est rendu compte « qu’il y a une réelle souffrance des malades par rapport à l’atteinte à l’image. Le fait de se voir malade, ça les enfonçait encore plus. » Alors, Marie-Emmanuelle Vaz va se perfectionner dans la socio-esthétique, qui correspond à l’adaptation des techniques esthétiques à une personne en difficulté, pour l’aider à retrouver une estime de soi. D’abord à Saint-Quentin à la clinique Sainte-Monique, puis au Codes, l’institut de formation à la socio-esthétique, à Tours.
Au début pourtant, elle était circonspecte sur l’efficacité de cette spécialité. « Je pensais que c’était superficiel mais à force de l’avoir pratiquée, on voit les résultats, explique-t-elle. Les gens n’ont pas saisi l’importance d’un visage reposé qui se regarde dans la glace, d’un visage qui n’est pas triste, lisse, un visage d’une personne qui reprend du poil de la bête. On se rend compte à quel point on est attaché à l’image dans notre société. »
Un événement va définitivement la convaincre de l’utilité de ces soins : la disparition de sa mère, emportée par un cancer, et dont elle s’est occupée à son domicile. Un épisode qui va la contraindre de mettre entre parenthèses sa formation mais qui va renforcer ses certitudes. « Quand j’ai soigné ma mère, je me suis rendu compte que le traitement médical n’était pas suffisant. ».
Plusieurs études ont ainsi prouvé que le rapport avec le corps est très important et que cette visée thérapeutique permet au patient de se sentir mieux, de se réconcilier avec ce corps qu’il n’apprécie plus. « Par le biais de massage, de maquillage, la mise en valeur du patient va l’aider à se retrouver, à mieux surmonter la maladie. Au-delà du traitement purement médical, les malades bénéficient de soins complémentaires vers la guérison. ».
Oublier la maladie le temps d’un soin
Bien plus qu’une simple coquetterie, ses soins du visage qui relaxent, ses conseils de maquillage qui colorent une mine un peu trop terne, ses astuces pour masquer une importante chute de cheveux, sont autant de réconforts apportés par cette bonne fée pour les malades.
Cette dernière intervient déjà à Guise au centre social, le dernier mardi de chaque mois, de 9 h 30 à 11 h 30, via une convention signée avec la Ligue contre le cancer. Et au sein du service d’oncologie du centre hospitalier de Chauny, le dernier jeudi de chaque mois. Elle espère pouvoir le faire prochainement au centre hospitalier de Saint-Quentin, où plusieurs malades se sont déjà renseignés sur ses services.
« Je suis allée maquiller une dame atteinte d’une tumeur au niveau des cervicales. Elle ne se démaquillait pas pour la venue de ses petits-enfants, se souvient la socio-esthéticienne. Ces soins ne sont pas superficiels. Ils ne remplacent pas le traitement médical mais apportent du bien-être au malade. C’est un tout. »
Pour l’instant, Marie-Emmanuelle Vaz préfère privilégier les malades atteints d’un cancer. « Mais on peut aussi travailler sur d’autres pathologies, poursuit-elle. Par des massages ou des séances de maquillages, certaines patientes qui souffraient d’anorexie se sont ré-appropriées leurs corps. Je suis une bulle qui permet au patient de se lâcher mais je ne suis pas kinésithérapeute ou diététicienne », précise-t-elle.
Difficile de trouver des financements
Marie-Emmanuelle Vaz a créé son auto-entreprise, « Socio-esthétique » afin de proposer ses services aux patients, particulièrement atteints d’un cancer. Mais elle se heurte à des difficultés pour exercer son activité car les soins qu’elle prodigue ne sont pas remboursés par la sécurité sociale, alors qu’ils sont gratuits.
«La créatrice du Codes (cours d’esthétique à option humanitaire et sociale) Renée Rousière a souhaité que l’on maintienne la gratuité de ces soins pour les patients en faisant appel aux prestataires, explique Marie-Emmanuelle Vaz. J’ai choisi de m’inscrire dans cette option éducative».
Problème : bien que les effets positifs sur le patient soient prouvés, ces soins, dits de supports, sont toujours considérés comme palliatifs. La chirurgie à visée purement esthétique ne donne généralement pas lieu à remboursement. La socio-esthéticienne doit donc se démener pour trouver des partenaires et des mécènes capables de financer les campagnes de soins qu’elle prodigue, soit au sein d’une structure hospitalière, soit dans un organisme à but non lucratif.
« Il faut que je trouve des prestataires qui veuillent bien financer ces soins gratuits auprès des patients, confirme Marie-Emmanuelle Vaz. Sur les grandes villes, il y a beaucoup plus de financement et donc la socio-esthéticienne intervient plus souvent. Dans l’Aisne, c’est plus compliqué mais je suis en contact avec plusieurs entreprises pour financer des programmes. »
À cela s’ajoutent les coûts des produits, des soins, et des techniques de soins qui évoluent sans cesse, et qui nécessitent de suivre des formations presque continues. Mais Marie-Emmanuelle Vaz ne veut pas dévier de sa ligne directrice. « Avec la perte de salaire que subissent déjà les malades, comment voulez-vous faire payer le patient ? », demande-t-elle.
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| | La Résidence Sociale - 06/01/2016Socio-esthétique :l'esthétique au service de la confiance en soi Le bureau d’Eric, éducateur de l’ESAT Pleyel, prend de temps en temps des airs de salon d’esthétique. Une musique douce, un parfum d’orange diffus, cinq femmes, Joséphine, Najoua, Mélanie, Caïna et Sandrine, sont assises autour de la table, Socio-esthétique :l'esthétique au service de la confiance en soiLe bureau d’Eric, éducateur de l’ESAT Pleyel, prend de temps en temps des airs de salon d’esthétique. Une musique douce, un parfum d’orange diffus, cinq femmes, Joséphine, Najoua, Mélanie, Caïna et Sandrine, sont assises autour de la table, une charlotte sur la tête, un miroir posé devant chacune d’elles : c’est un masque du visage qui est au programme du dernier atelier de socio-esthétique.
Pour l’occasion, quelques friandises viennent agrémenter la table, façon gourmande de remercier Sandrine Weber, la socio-esthéticienne CODES, pour ses bons conseils et sa bienveillance. Se regarder dans un miroir, c’est créer une rencontre avec soi-même. Il faut se regarder pour apprendre à s’accepter. La socio-esthétique, au-delà des soins, permet de rétablir le lien avec soi et avec les autres.
« Qu’avez-vous pensé des ateliers ? », demande Sandrine Weber. « J’ai aimé prendre soin de moi », répond Najoua. « J’ai bien aimé la séance de maquillage, on m’a dit que j’étais belle, j’ai eu du succès au restaurant », rétorque Sandrine, tout sourire. Quant à Mélanie, elle dit avoir « tout aimé ». Joséphine, toujours discrète, confie timidement avoir reproduit la recette d’un masque au lait à la maison. Caïna a eu plaisir à se remaquiller chez elle, « pour montrer à sa famille ». Elle est heureuse ; on l’a trouvée jolie.
L’atelier est propice aux échanges autour des questions plus générales de l’hygiène corporelle. Chacune y va de son commentaire, fière d’avoir retenu la leçon. Il se passe de belles choses dans cette pièce, des sourires sont échangés, des éclats de rires complices explosent autour de sujets communs, qui rapprochent. Les liens sociaux sont développés, le cadre convivial des ateliers apaise, réconforte et apporte du mieux-être.
L’atelier socio-esthétique a atteint ses objectifs : les filles ont davantage confiance en elles, elles ont développé une qualité d’écoute au fil du temps, elles semblent plus indulgentes envers elles-mêmes.
Au terme de l’atelier, l’émotion les gagne. « Ça continue l’année prochaine ? », demandent-elles. Il n’y a aucun doute, l’atelier est un succès, et qui mieux que les bénéficiaires pourraient en témoigner ?
Merci à Sandrine Weber d’avoir permis à ces femmes d’avancer sur le chemin de l’estime de soi.
Les ateliers de socio-esthétique se poursuivent en 2016 à Pleyel et à Marville.
Zoom sur la socio-esthétique
Encore souvent méconnue, la socio-esthétique est de plus en plus proposée dans les établissements médico-sociaux. Essentiellement axée sur les soins du visage et du corps (massages, manucure, maquillage, masques, gommages….), cette discipline apporte une réponse personnalisée aux personnes fragilisées, en leur permettant de retrouver une image positive d’elles-mêmes. Concrètement, elle permet à des hommes et des femmes, abîmés par la vie ou la maladie, d’être écoutés et embellis par des soins esthétiques, des conseils en image … L’objectif : Rétablir l’estime de soi et la dignité.
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Les thématiques des ateliers proposés par Sandrine Weber
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Soin des mains
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Soin du visage
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Cours d’auto-maquillage
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Les couleurs et le test de colorimétrie (tests de tissus de couleurs qui mettent en valeur)
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Soin visage et prendre soin de sa peau
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| | Le Magazine de COALLIA DECEMBRE 2015La socio-esthétique au CADA de Nanterre Demandeurs d'asile et de bien-être
A Nanterre, grâce au soutien de la fondation l'Orée l'accueil et l'accompagnement des demandeurs d'asile prennent une nouuelle dimension. Ou comment l'image de soi agit comme puissant moteur d'intégration.
La socio-esthétique au CADA de Nanterre Demandeurs d'asile... et de bien-être
A Nanterre, grâce au soutien de la fondation l'Orée l'accueil et l'accompagnement des demandeurs d'asile prennent une nouuelle dimension. Ou comment l'image de soi agit comme puissant moteur d'intégration.
Face à son miroir. Bafodé répète les gestes simples de la socio-esthéticienne : d'un coton imbibé de lait dans chaque main, il nettoie doucement sa peau. A ses côtés, trois autres résidents du Cada''.Rouget-de-Lisle de Nanterre, des hommes, effectuent les mêmes gestes doux et appliqués devant le petit miroir posé sur leur table.
"Quand Bafodé est arrivé au Cada l'an dernier, sa peau sèche et grise, parsemée de boutons, disait sa souffrance et sa détresse", se souvient Sandrine Weber, socio-esthéticienne intervenante au Cada, qui l'avait alors reçu dans ses premiers ateliers en tant que stagiaire. Alors qu'il vient d'obtenir le statut de réfugié, Bafodé arbore aujourd'hui une peau lisse et d'un beau brun sombre... "Avec ces ateliers, il s'agit de retrouver le plaisir de s'occuper de soi, poursuit Sandrine, pas uniquement dans un but personnel mais parce que cette approche centrée sur le bien-être de la personne, agit in fine sur son intégration."
Loin d'être futile, l'approche a toute sa place dans un parcours d'intégration. "Nous souhaitons que les usagers considèrent leur séjour au Cada comme un temps de formation et non pas comme un temps d'attente", explique Soïchi Yano, Intervenant d'action sociale. "Nous les encourageons ainsi à pratiquer des actions bénévoles en adéquation avec leur parcours professionnel. Très vite, ils retrouvent un sentiment d'utilité et de fierté. La socio-esthétique complète ce parcours : les interventions abordent le soin de la peau du visage, des mains, des pieds, mais aussi les codes de la société française à travers la tenue vestimentaire, l'attitude en entretien d'embauche, la façon de parler, le langage du corps".
Certes les usagers ont vite manifesté leur intérêt pour ces ateliers mis en place dès 2014. Il a fallu néanmoins les pérenniser au-delà du partenariat établi avec le Codes permettant l'accueil de stagiaires socio-esthéticiennes. C'est la fondation L'Oréal qui a apporté les financements providentiels, complétés par une aide du conseil départemental. Soit 28000€ qui ont permis l'embauche de Sandrine Weber pour ouvrir, à 90 bénéficiaires, des cycles de 3 mois alternant soins individuels et ateliers collectifs. "Nous faisons signer un contrat d'engagement à chaque participant. C'est important pour les mobiliser tout au long du cycle", insiste Soïchi Yano.
Ainsi, en sept séances, chacun bénéficiera de trois soins individuels et quatre ateliers collectifs sur le soin de la peau, l'hygiène, les recettes simples pour la fabrication de produits de beauté maison, les techniques d'auto-massage du visage, la posture, le parfum, la mise en valeur de son visage ou encore la relaxation et la respiration. De quoi retrouver un peu d'assurance dans ce parcours de longue haleine qu'est l'intégration : "je faisais tout cela de manière quelque peu hasardeuse, ce qui m'amenait parfois à douter... J'ai retenu entre autres que le bleu est la couleur préférée des Français et qu'elle permet de se rapprocher d'eux", détaille Bafodé, qui avoue également avoir éprouvé des difficultés à adopter certains réflexes, comme regarder son interlocuteur dans les yeux. "Un exercice très éprouvant, surtout pour un Peul, à qui on apprend le contraire dès l'enfance", mais qui lui apporte "à coup sûr un réel changement dans son comportement quotidien vis-à-vis des Françaises et des Français".
SORTIR DE L'OMBRE
"Depuis mon arrivée de Syrie, je vis ici comme une ombre", explique Hassan, quinquagénaire soigné, résident du Cada depuis 2 mois. "Je participe à ces ateliers plus pour la chaleur humaine qu'ils m'apportent que pour leur contenu, car en réalité je connais déjà bien tout cela. En tant qu'architecte, je sais prendre soin de mon apparence physique, je connais l'Europe et ses codes pour y avoir voyagé régulièrement. Ce qui m'apporte un réel soutien, c'est l'énergie positive de Sandrine, son sourire, et ce temps de partage qui me détourne de mes angoisses."
Déborah Poulvelarie - Responsable communication |
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